De combien peut-on dépasser son découvert autorisé ?
💡 Découvert : comment ça fonctionne ?
1. C’est quoi le découvert ?
Le découvert c’est la possibilité de faire des opérations de débit sur un compte qui n’a pas de provision suffisante.
Cette facilité qui est souvent accordée par la banque au moment de la signature de la convention de compte.
Dans ce cas, la banque autorise les paiements, retraits, prélèvements et autres transactions sur un compte dont le solde négatif, à la hauteur du montant du découvert accordé.
2. Découvert autorisé
A l’ouverture du compte, la banque autorise son titulaire à faire usage de son compte même lorsque son solde débiteur.
Elle définit les conditions dans lesquelles cette utilisation de fonds non disponibles peut être faite.
- Le montant maximum à utiliser : c’est le plafond du découvert
- Les TAEG
- La durée du découvert
Ces conditions sont généralement proposées par le conseiller en fonction du profil et des revenus du titulaire.
Elles peuvent faire l’objet d’une discussion entre le client et son conseiller, qui en fin de compte, décide du montant autorisé pour le découvert.
3. Découvert non autorisé
Lorsque vous émettez un chèque ou autre opération de paiement sur un compte débiteur au-delà du plafond autorisé par votre banquier, on parle de découvert non autorisé.
Bien connaître le plafond de son découvert
Bien connaitre son plafond de découvert, permet d’avoir en tête les limites à ne pas dépasser.
Le banquier a l’obligation légale de communiquer cette information à son client.
Vous pouvez si besoin, la consulter
- Dans votre convention de compte
- Dans votre espace personnel sur le site de la banque
- Sur le relevé de compte mensuel.
🪙 De quel montant dépasser ?
Il n’y a pas de règle ni de limites en ce qui concerne le montant du découvert non autorisé.
Tant que le solde est débiteur au-delà du plafond autorisé par la banque, il se retrouve de fait, en situation de découvert non autorisé.
Il peut s’agir de quelques centimes, de quelques euros ou de sommes plus conséquentes.
C’est surtout le conseiller qui décide de son seuil de tolérance, en prenant en compte la situation personnelle du client.
- Il peut être enclin à payer un chèque ou effectuer un prélèvement malgré un solde débiteur si le dépassement n’est pas important, s’il y a un encaissement en cours ou proche, ou pour toute autre raison
- S’il n’a pas confiance, le banquier peut refuser de valider la transaction et, dans ce cas, mettre l’opération en attente ou au pire, la rejeter
En tout état de cause, il vaut mieux éviter de se retrouver avec un compte débiteur, car le découvert non autorisé coûte généralement très cher.
🫰 Dépassement du découvert autorisé : les conséquences
Agios et frais payer
Résiliation du découvert et fichage à la banque de France
1. Les coûts du dépassement du découvert
Etablissements bancaires | SOCIETE GENERALE | BOURSOBANK | BNP PARIBAS | HELLO BANK |
---|---|---|---|---|
TAEG découvert non autorisé | 21.1% | 16.99% | 18.4% | 18.40% |
Commission d’intervention | 8€ | 0€ | 8€ | 0€ |
Frais de lettre d’information compte débiteur | 15€ | 0€ | 20€ | 20€ |
Frais de rejet chèque | 30€/50€ | 30€ | 22€/42€ | 30€/50€ |
Frais de rejet prélèvement | 20€ ou montant du rejet si – de 20€ | 20€ | 20€ ou 0€ si – de 20€ | 20€ |
En plus d’intérêts débiteurs plus élevés que pour le découvert autorisé, le dépassement du découvert autorisé entraine des incidents de paiement aux conséquences graves.
Agios
La première conséquence du découvert non autorisé, c’est le paiement des agios.
Lorsque le découvert est autorisé, les agios ou taux d’intérêt débiteurs, sont généralement majorés au taux convenu pour le découvert.
En cas de découvert non autorisé, les agios sont généralement plus élevés.
En fonctions des banques et parfois du montant de découvert, on distingue 2 types d’agios :
- Les agios forfaitaires, un montant à payer, quelle que soit la valeur du découvert
- Les agios proportionnels, c’est le TAEG appliqué au montant et à la durée du dépassement autorisé, autour de 15% à 20%, il ne doit pas dépasser le taux d’usure, mais il est plus élevé que le TAEG du découvert autorisé.
Les intérêts débiteurs ne sont pas les seuls coûts du découvert non autorisé.
Les incidents de paiement sur le compte débiteur occasionnent des coûts supplémentaires. La banque facture en plus, des commissions d’intervention et d’autres frais bien plus coûteux que les agios.
Commissions d’intervention
Un chèque, un paiement ou un prélèvement qui arrivent dans un contexte de dépassement de découvert autorisé, entrainent des frais.
Bien que encadré légalement, les coûts de commissions d’interventions ne sont pas négligeables.
Ils sont de :
- 8€ par intervention, et 80€ maximum par mois
- 4€ par intervention et maximum 25€ par mois pour les personnes en fragilité financière.
- Ces commissions sont plafonnées à 20€/mois et 200€/an pour les personnes éligibles ayant souscrit le service bancaire spécifique aux personnes en situation de fragilité financière
Frais de lettres d’information
Ce sont des coûts supplémentaires induits par la situation de découvert non autorisé.
Même si elle n’est pas obligée de vous informer le client, la banque va généralement lui adresser un courrier pour lui signaler son dépassement de découvert autorisé.
Par ailleurs, quand le banquier reçoit un chèque et que la provision n’est pas suffisante pour son paiement, il est tenu d’en informer l’émetteur, généralement par courrier.
Pour ce qui est des prélèvements et des virement rejetés pour défaut de provision, la banque n’a pas l’obligation de vous informer avant leur rejet. Cependant, comme pour le chèque, elle doit informer par courrier dans un délai de 14 jours suivant le rejet.
Ce service payant, entraine des frais en cascade.
Frais de rejet des chèques
Le rejet d’un chèque pour insuffisance de provisions est sanctionné par la banque. Les frais imputés sont encadré par la loi et sont fixés comme suit :
- Pour les chèque de 50€ max, la pénalité est d’au plus 30€
- Pour les chèque de plus de 50€, la pénalité est d’au plus 50€
Cependant, le même chèque présenté plusieurs fois, ne peut supporter qu’une seule fois ces pénalités.
Certaines banques telles que la BNP facture les frais de rejet du chèque comme un forfait englobant le traitement de toute l’opération lié au chèque : frais de lettre et commission d’intervention
Frais de rejet des prélèvements et des virements
La plupart des banques s’alignent sur le plafond règlementaire et facturent le rejet des prélèvements et de virement pour défaut de provision à 20€.
La Société Générale prélève le montant égal au prélèvement rejeté si celui-ci n’atteint pas 20€.
2. Fin de l’autorisation du découvert sans préavis
Le banquier peut décider de résilier le découvert autorisé, mais il est tenu d’en informer le client au moins 2 mois avant.
En cas de dépassements répétitifs du plafond autorisé, la banque peut mettre fin, sans préavis, au découvert.
Elle a juste l’obligation de vous en informer et justifier sa décision, après l’avoir fait.
C’est une facilité de paiement en moins pour le client.
3. Risque de surendettement et ses conséquences
Dépasser son découvert augmente le risque de surendettement et ses conséquences.
Un chèque ou un prélèvement non payés pour provision insuffisante, sont des motifs suffisants pour être fiché à la Banque de France.
Votre banquier peut décider de vous ficher à la Banque de France, en vous inscrivant dans le :
- Fichier Central des Chèques
- Fichier National des Chèques Irréguliers
La banque peut également opter pour des poursuites judiciaires, en vue de recouvrer le montant du découvert.
Par ailleurs, le fichage à la banque de France entraine souvent des coûts que le banquier facture à son client.
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Découvert transformé en crédit à la consommation après 3 mois
La durée d’un découvert ne peut dépasser 3 mois.
S’il n’est pas remboursé dans ce délai, la banque a l’obligation de faire une offre de crédit à la consommation sinon, elle perd légalement le droit de réclamer les frais et intérêts liés, en gardant cependant celui d’exiger le remboursement de la dette.
L’offre de crédit est alors valable pendant 15 jours, et le client dispose d’un délai légal de rétractation de 14 jours.
4. Comment demander 1 dépassement de découvert ?
Si vous pensez que vous allez dépasser votre plafond de découvert, il vaut mieux en discuter avec votre conseiller.
Vous pouvez prendre rendez-vous avec votre conseiller en agence.
C’est un service que vous pouvez obtenir sans vous déplacer.
Par courrier
Vous pouvez saisir votre banquier par courrier postal pour modifier les modalités de votre découvert, et négocier un nouveau plafond.
Le banquier n’a aucune obligation d’accepter votre offre. C’est une démarche qu’il faut entreprendre sans tarder car, le découvert bancaire a de graves conséquences.
En ligne
Le client a la possibilité de modifier son plafond de découvert directement dans l’espace client sur le site ou dans l’application de leur banque.
La Banque Postale, la Société Générale et quasiment tous les établissements proposent ce service en ligne.
Par téléphone
Il est tout à fait possible d’appeler son banquier pour modifier le plafond de son découvert.
Négocier un découvert occasionnel
Il est possible de négocier un découvert occasionnel avec son banquier. Dans ce cas, le banquier fait passer un chèque ou un prélèvement malgré un solde débiteur.
Cette facilité de caisse doit être ponctuelle. Elle est à la discrétion du banquier, qui peut décider de l’accorder ou pas.
💰 Comment éviter les découverts non autorisés ?
Le dépassement du découvert autorisé a des conséquences graves, notamment sur le plan pécuniaire.
Le traitement des incidents générés par la situation est facturé très cher par les établissements financiers.
Nos conseils pour éviter cette situation peu confortable.
1. Bien connaitre son plafond de découvert autorisé et demander 1 dépassement en cas de nécessité
Il faut bien connaitre les modalités de son découvert bancaire ; le montant, les coûts et les délais de remboursement.
Même s’il n’est pas tout à fait un crédit, c’est un service qui coûte cher.
Il faut donc avoir en tête le plafond de son découvert et, surveiller régulièrement l’évolution de son compte pour ne pas le dépasser.
Cette information est visible sur le relevé du compte bancaire client, dans l’espace client et dans la convention de compte.
Par ailleurs, consulter régulièrement le solde de son compte bancaire, peut permettre d’éviter certains impairs.
2. Souscrire un mini prêt pour prendre en charge ses dépenses imprévues
Pour faire face à une dépense urgente et imprévue, contracter un mini prêt peut se révéler plus efficace et moins cher qu’un découvert non autorisé.
Les conditions d’attributions de ce type de crédit sont souples et avantageuses : peu de justificatifs, plus longue durée de remboursement et une disponibilité des fonds rapide, dans les 24 à 48 heures qui suivent la demande.
3. Renoncer au découvert : ne dépenser que l’argent dont on dispose réellement
Vous pouvez également choisir de résilier votre découvert, question de ne pas succomber à la tentation de dépenser toujours plus.
Dans ce cas, vous pouvez décider d’exercer votre droit de renoncer au découvert, en en faisant la demande à votre banquier ou alors en refusant l’offre de découvert proposée à l’ouverture du compte.
4. Constituer une épargne pour gérer les imprévus
Constituer une épargne pour gérer les imprévus est une solution de rechange au découvert.
En fonction des revenus, on peut déterminer un montant que l’on met chaque mois de côté, dans un compte ou un livret d’épargne.
En cas de coup dur, on dispose ainsi d’une réserve pour parer au plus urgent ou renflouer le compte courant afin éviter une situation de découvert.
Foire aux questions
-
Un découvert autorisé est la situation d’un compte bancaire dont le solde est débiteur.
La banque peut donner son autorisation pour les opérations de débit, malgré une provision insuffisante dans les limites d’un montant plafonné et d’une période indiqué.
Lorsque l’opération de débit est commandée sur un compte sans provision au-delà du montant autorisé ou sans l’accord préalable de la banque, on parle alors de découvert non autorisé. -
Un découvert non autorisé entraine des incidents de paiement, et occasionne des
1. Des TAEG plus élevés que pour le découvert autorisé
2. Des frais de la lettre d’information du compte débiteur et de chèques rejetés, de 0€ à plus de 20€
2. Les frais de rejet de chèques entre 22€ et 50€
3. Les frais de rejets de virement jusqu’à 20€
4. Les commissions d’intervention de 0€ à 8€
D’autres coûts sont à envisager si la banque décide de signaler l’incident de paiement à la Banque de France et si elle engage des poursuites judiciaire pour recouvrer la dette. -
Pour éviter le découvert non autorisé, on peut envisager d’autres solutions telles que :
1. Négocier un découvert occasionnel avec son banquier ou modifier son plafond de découvert
2. Souscrire un mini prêt pour gérer les urgences
3. Renoncer au découvert et ne dépenser que les fonds dont on dispose réellement
4. Constituer une épargne dans laquelle puiser en cas de coup dur, ou pour renflouer son compte si besoin
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